MUSIQUE
Lazy : adjectif anglais, que l’on traduira par “paresseux, fainéant”. Après la dinde de Thanksgiving et l’overdose d’achat du Black Friday, ce samedi se vivra à l’horizontale ou ne se passera pas. Première étape, lumières tamisées, bougies allumées, chauffage enclenché, et boisson chaude à proximité. Deuxième étape : glisser votre corps tout entier sous la couette, en prenant garde à bien garder vos pieds et mains au chaud. Troisième étape : enclencher la playlist du week-end spécialement pensée pour l’occasion, où Husbands, NZCA/Lines, College ou Sascha Funke, entre autres, vous susurreront des mots doux sur l’oreiller…
It’s a new day, it’s a new damn… Les paroles de Nina Simone résonnent d’une façon particulière lorsqu’on regarde en arrière, en 1990 précisément. Porté par Air, Mr Oizo, Laurent Garnier, Benjamin Diamond, Cassius, puis plus tard par Daft Punk, Phoenix et Justice, la French Touch a fait rayonner l’Hexagone au-delà de ses frontières, imposant un style, une patte, une crédibilité. Alors que la réalisatrice Mia Hansen-Løve lui rend hommage avec son film Eden, actuellement en salle, la playlist du week-end lui emboîte le pas avec 10 edits, remixes ou versions originales de la crème de la crème électronique made in France.
Véritable révélation de 2014, Tahliah Barnett de son vrai nom, est sortie de l’anonymat en quelques mois à peine. Ancienne danseuse et figurante dans des clips, elle s’est fait un (sur)nom, FKA Twigs, crédibilisé par la sortie d’un excellent premier album, LP, à la production léchée signée Dev Hynes (aussi connu sous le nom de Blood Orange, également producteur de Solange), Clams Casino ou Sampha, l’un des collaborateurs de SBTRKT.
Depuis plusieurs années déjà, les compilations Seriously, Eric? du label Alter K illuminent les saisons (je vous en parlais déjà en 2010 et 2012 ici et là). Un vent de fraîcheur souffle une fois de plus sur ce 7e disque qui regorge de talents, du trio Husbands en passant par les experts de l’edit et du remix Plaisir de France, mais aussi le Londonien Astronauts ou l’excellent groupe de soul Ephemerals…
Les côtes de popularité ont le moral en berne. Faux hypocondriaques, ceux qui sont censés nous gouverner souffrent de nouvelles phobies : la phobie administrative, le mal du siècle ? Surtout atteints d’hypocrisie, ils ont bien compris qu’avec le pouvoir, tout s’achète (mais ne se paye pas, aussi paradoxal que cela puisse paraître). Dans ce grand bal des focus, la danse macabre qui s’impose en maître est celle de l’argent et des magouilles – qu’elles visent le contribuable, le Trésor public, sa propre compagne (trois petits tours de scooter et puis s’en vont). Pendant ce temps-là, le groupe Phoenix chantait il y a un an, sur leur dernier album Bankrupt “Cool… I’m Just Trying To Be Cool…”. C’est justement ces quelques mots (remixés par Amevicious) qui ouvrent la 22e playlist du week-end (avec Xinobi, The 2 Bears, Yacht, SBTRKT, Xinobi, Aphex Twin, Poolside, WhoMadeWho, Jacques Greene…). Même joueur joue encore.
Son nom évoque une figure de la Révolution française, son cœur appartient à Reims, et sa passion, outre Romy Schneider à laquelle il voue un culte, c’est “bricoler” des edits, comme il le dit si bien. Lorsqu’il ne s’occupe pas de la direction artistique du festival Elektricity à Reims, Prieur de la Marne chine de vieilles pépites, les retravaille et sort ses edits toujours étonnants sur le label Alpage. Après avoir fait se rencontrer Romy et Lucio Battisti sur Il Nostro Caro Angelo, il a réuni le temps d’un morceau René Char et F.R. David, l’interprète de Words en 1984. Entre deux edits, Prieur de la Marne a répondu au questionnaire musical de Madmoiselle Julie et, en bonus, nous offre en exclusivité sa dernière mixtape, “Classiques Radio”.