edits
Fermer les yeux. Sentir la fraîcheur de l’air marin sur son visage. L’odeur de monoï…
Derniers instants de répit, dernières siestes au soleil, derniers tours de Mehari, derniers sacs de charbon achetés pour le barbecue, dernières balades pieds nus sur le sable, derniers plongeons, derniers seaux de glace pilée (pour les cocktails, pas pour ce débile Ice Bucket Challenge), dernières Caïpirinha sirotées à la paille. Nul besoin de regarder le calendrier pour savoir que la fin de l’été est déjà là, et que sonne déjà bientôt l’heure de la rentrée. Avant de pleurer à chaudes larmes, on enclenche la playlist du week-end pour se rappeler à quel point c’était bien, les vacances. Un dernier tour de piste (comme celui de Pierre Vassiliu, disparu cette semaine, ou de Darkside, qui a annoncé la fin de sa belle aventure) avant la banqueroute (comme le chantent Phoenix, remixé récemment par Gesaffelstein). On ne le sait que trop : toutes les bonnes choses ont une fin…
Son nom évoque une figure de la Révolution française, son cœur appartient à Reims, et sa passion, outre Romy Schneider à laquelle il voue un culte, c’est “bricoler” des edits, comme il le dit si bien. Lorsqu’il ne s’occupe pas de la direction artistique du festival Elektricity à Reims, Prieur de la Marne chine de vieilles pépites, les retravaille et sort ses edits toujours étonnants sur le label Alpage. Après avoir fait se rencontrer Romy et Lucio Battisti sur Il Nostro Caro Angelo, il a réuni le temps d’un morceau René Char et F.R. David, l’interprète de Words en 1984. Entre deux edits, Prieur de la Marne a répondu au questionnaire musical de Madmoiselle Julie et, en bonus, nous offre en exclusivité sa dernière mixtape, “Classiques Radio”.
Imaginez l’océan à perte de vue, le sable fin qui s’incruste entre vos orteils, le soleil qui cogne sur votre boîte crânienne, l’odeur des embruns et de l’iode, l’air marin qui passe entre vos cheveux, les coquillages que l’on ramasse, les gouttes glacée qui perlent sur les bouteilles de rosé qui sortent du frais, les tranches d’ananas et les petites billes de pastèque, les sorbets glacés au citron, les matelas chauds sur les transats, les traces de bronzage, les cheveux qui ondulent en sortant de l’eau et le monoï qui colle sur la peau. Le mois de mai commence à peine et déjà les rêves éveillés d’un été se conjuguent au futur proche. La playlist du week-end enclenche le mode “balearic” avec Todd Terje, Daniel Bortz, Bottin, TeeTwoMariani, LeSale, The Time and Space Machine…