Depuis les pionniers Kraftwerk jusqu’aux plus contemporains Ben Klock, Ellen Allien ou Paul Kalkbrenner, Berlin s’est toujours imposée comme la maîtresse incontestée de la musique électronique et de la techno. Retour sur un mythe bien réel.
Forte de près de 300 clubs et alors que près de 12 000 personnes y vivraient d’une activité liée à la scène musicale (chiffres communiqués par la ville en 2013), Berlin s’impose comme le noyau dur de la musique électronique en Allemagne, mais aussi plus généralement en Europe. Son rayonnement est tel que les DJs et labels berlinois rayonnent aujourd’hui au-delà des frontières allemandes.
Le Berghain ou la quête du Graal
Impossible de parler de Berlin sans évoquer son mythique et mystérieux Berghain. Un mystère minutieusement entretenu, de par son accès très sélect et l’interdiction d’y prendre des photos. En 2015, Juli Reinecke pour Arte proposait un documentaire exclusif avec des images rares et des confidences de ses dirigeants.
Aux portes de ce temple de la nuit berlinoise, Sven Marquardt est lui aussi devenu une légende. Le videur tatoué de l’entrée avait plus ou moins révélé à GQ ses critères de sélection, mais avait surtout résumé : « Si nous étions un club plein de modèles, de jolis gens tous habillés en noir, ça serait sympa à voir pendant une demi-heure, mais merde, qu’est-ce que ça serait chiant. »
About last night #letzfetz #5stars #claylakey #bäm #extra
Une publication partagée par IO (@i_am_the_io) le
La difficulté d’y entrer est telle qu’un site a même vu le jour : BerghainTrainer.com vous propose de vous entraîner, en activant caméra et micro de votre ordinateur, pour savoir si vous réussiriez le test des videurs à l’entrée. Le mieux reste encore d’essayer en vrai.
De rares DJettes berlinoises
Largement représentée par des hommes, la scène techno berlinoise compte parmi ses rangs quelques femmes.
Parmi elles, Ellen Allien, productrice de 49 ans et fondatrice du label BPitch Control, écume les festivals internationaux, de Marsatac à la Route du rock en France. Elle expliquait à Trax en 2017 ce qui rend Berlin si unique en terme de scène électro / techno : « Les Berlinois aiment beaucoup traîner dehors et sortir ensemble. Dans le temps, on passait beaucoup de temps dans les bars. Désormais, ce sont les clubs qui sont devenus les “nouveaux” bars. À Paris, vous avez encore cette institution et ce culte du bar, mais à Berlin, non. Il n’y a plus vraiment de bar cool. Et le tourisme a changé la donne aussi – les gens font vivre les clubs. Le voyage de Paris à Berlin n’est pas cher, donc les gens viennent pour sortir. Même les clubs les plus récents, à l’ouverture, se remplissent très vite. Et on peut y rester plus de 20 heures… »
La quarantaine flamboyante, Monika Kruse fait aussi partie des rares DJettes berlinoises à avoir réussi à s’imposer à l’international – elle compte aujourd’hui plus de 500 000 fans sur Facebook et écume les clubs et festivals du monde entier, de Egg à Londres à Tomorrowland, avec ses sets empreints d’influences diverses, comme vous pouvez le voir dans cette Boiler Room :
Inépuisable source d’inspiration pour les musiciens et les compositeurs de musique électronique ou techno, Berlin ne cesse de fasciner pour sa bouillonnante culture et l’effervescence de sa scène musicale. Si arriver au niveau d’une Ellen Allien ou d’un Paul Kalkbrenner reste un rêve inaccessible pour certains, beaucoup d’artistes moins connus essaient de se faire connaitre via des plateformes comme Soundcoud ou autres, dont les algorithmes peuvent donner de la visibilité. Soundcloud par exemple, peut vous recommander à un utilisateur qui a précédemment écouté un morceau d’un genre similaire au vôtre. Et au final tout le monde y retrouve son compte, à Berlin ou ailleurs…
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.