‘est dans la fraîcheur d’une soirée à Hyères, en route pour la Villa Noailles, que j’ai appris la mort d’Amy W. D’elle, ce n’est pas une immense discographie qui restera dans les mémoires, tout au plus 3 de ses plus belles chansons : Back to Black, Love is a losing game, et You know I’m no Good. D’ici plusieurs années, pour sûr, ses frasques et son goût pour toutes les addictions possibles (l’alcool, la drogue, l’amour passionnel) placardés en une des médias auront passé de couleur comme les détails d’une photo jaunie laissée trop longtemps au soleil. Ne restera alors qu’une image en noir et blanc, un cliché pris par Hedi Slimane : celui d’une artiste au regard aussi déterminé que perdu, ni heureuse ni malheureuse, juste certaine d’avoir vécu sa vie à mille à l’heure. Les trois pépites de cette semaine lui rendent hommage.
© Hedi Slimane
Vendredi, 10.00 pm :
Nul besoin de la connaître personnellement pour savoir qu’elle n’aurait pas aimé qu’on se souvienne d’elle avec nostalgie, plutôt avec la force et l’énergie qu’elle transmettait dans ses chansons, de sa voix soul brute et subtile à la fois. Un paradoxe à elle seule, un mélange de force et de faiblesse, d’euphorie et de mélancolie. M.I.A. traduit à merveille tout cela dans sa chanson hommage, 27.
Samedi, 04.00 pm :
La bande d’Alex Turner, les Arctic Monkeys, avaient repris en 2007 l’une des chansons phares du deuxième album, You Know I’m No Good. Même avec leur talent et la meilleure volonté du monde, ils peinent à nous faire oublier la version originale d’Amy Winehouse. Il faut dire que, sorti de sa bouche avec autant de ferveur, le titre de la chanson lui collait à la peau.
Dimanche 09.00 pm :
Le jour de la mort de son amie et petite protégée, Mark Ronson, sur scène, reprend Back to Black, la gorge serrée et avec une rage ressentie jusqu’au moindre riff de guitare. Comme un adieu. Comme un hommage. Comme un clap de fin.
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.