rtiste complète et affranchie, Linder (Sterling) est l’une des femmes emblématiques de l’Angleterre période punk. Extravagante et touche-à-tout, la dame de Liverpool se fait connaître avec des collages qui mélangent magazines porno et féminins. Photomontage, musique, photographie… Ses multiples facettes sont à l’honneur jusqu’au 21 avril au Musée d’Art moderne de Paris, qui lui rend hommage avec l’exposition rétrospective Femme / Objet.
Avant-gardiste pour son époque, les eighties, Linder Sterling aimait le punk et la musique expérimentale. Après avoir sorti trois albums avec son groupe Ludus, elle se consacre à ce qui la fait profondément vibrer : l’art. On garde aussi en mémoire son amitié avec Morrissey des Smiths, pour lequel elle réalisera des couvertures d’albums du groupe. Récemment, elle a collaboré avec l’artiste Richard Nicoll et le photographe Tim Walker. Pour l’anecdote, bien avant Lady Gaga, elle eut l’idée de porter une robe entièrement composée de viande crue, lors d’un concert en 1981.
Avec la folie d’une Vivienne Westwood, la passion et la détermination d’une Yoko Ono, Linder se sert de son art, a priori décalé, pour dénoncer la marchandisation de la femme, en particulier celle de corps. Parfois sublimées (notamment dans le collage People We Know, à droite), d’autres fois caricaturées, les femmes de ses œuvres reflètent toujours une sorte de force sous-jacente.
