Macron l’adore et Sofia Coppola aussi (personne n’a oublié la scène de Lost in Translation dans laquelle Bill Murray et Scarlett Johansson poussent la chansonnette sur More Than This de Roxy Music).
Aujourd’hui, le karaoké trouve de nouveaux élans, notamment grâce aux applications pour smartphones et autres jeux vidéo, où il est possible de chanter ses morceaux favoris seul dans son salon ou avec des inconnus de l’autre côté du monde.
Mais est-ce vraiment du karaoké ? Car il ne faut pas oublier l’une des caractéristiques premières de cette pratique est de tisser du lien, de s’ouvrir aux autres, de se réunir entre potes et en chanson, avec plus ou moins de talent. Finalement on pourrait dire : qu’importe la voix pourvu qu’il y ait l’ivresse.
Un souffle d’Asie
En Asie, cela fait plusieurs années que ce genre de divertissement fait fureur et le karaoké se pratique dans des salons privés. La tendance commence à conquérir l’Hexagone, où des bars spécialisés ouvrent à leur tour leurs portes.
D’ailleurs, au Japon, le bar à karaoké de Lost in Translation existe vraiment. Les salles 601 et 602 utilisées par Bill Murray et Scarlett Johanssson dans le film se trouvent au Karaoke Kan de Shibuya. Ouverts nuit et jour, ces établissements proposent plusieurs formules, par tranche horaire (2 heures environ) ou en illimité (le nomihodai). Autre particularité nippone : des maracas, tambourins et micros à pied peuvent aussi être mis à disposition des clients.
La France prend le micro
Cela fait quelques années déjà que le karaoké privatif a pris ses quartiers en France. À Paris ou à Lyon, les “karaoké box” poussent comme des champignons. Après un petit tour dans l’un des très bons restaurants lyonnais, rien de tel qu’une fin de soirée passée à entonner ses tubes préférés en compagnie d’amis.
Ces salons privés proposent à une vingtaine de personnes (amis, famille) de piocher parmi des milliers de titres pour les chanter en solo, duo, trio (ou plus si affinités) le tout dans un véritable cocon chaleureux et intimiste. De quoi rassurer les timides qui n’oseraient pas faire montre de leurs talents de Castafiore devant de parfaits inconnus…
Le karaoké et ses champions
En 2008, Pierre Izak, 35 ans, a été sacré champion de France de karaoké à Helsinki. Car oui, il existe bien un tournoi pour départager les meilleurs performers. Vice a écrit un article très intéressant sur le sujet, et s’est rendu compte que la Finlande était aussi férue que le Japon en la matière. Salla, une adepte finlandaise, a expliqué au site : « Pour je ne sais quelle raison, le karaoké nous permet de nous exprimer. Ça nous rend amicaux, plus ouverts. » Vous reprendrez bien un petit Céline Dion ?
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.