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La semaine de… Eva Peel ● (5/6) La passion des synthétiseurs

La semaine de… Eva Peel ● (5/6) La passion des synthétiseurs

La polyvalence ne fait pas peur à Eva Peel. DJ, journaliste (pour Trax puis Tsugi), blogueuse, créatrice de We Love Art en 2002, passionnée de chineries – qu’il s’agisse de disques, de vêtements, ou de mobilier –, elle expose également à la Galerie Moretti à Paris. Dans cet univers féminin, la musique tient une place prépondérante dans sa vie comme dans son travail. Son goût pour l’électronique va de pair avec celui du son vintage : elle collabore avec Béatrice Ardisson pour les compilations Paris Dernière et mixe régulièrement dans de prestigieux lieux parisiens, comme le Ritz. Derniers projets en date : le maxi Silenzio de son duo Theremynt voyage pop plein de synthés aériens ; et Temporary Lab, un concept de soirées mêlant fooding et musique en live. Pour cette première semaine de Mars, elle prend les commandes de Madmoiselle Julie et nous propose 5 sujets qui lui tiennent à cœur. Aujourd’hui, elle explore l’univers des synthétiseurs et rencontre un passionné, Philippe Alioth.

Ce qu’en dit Eva Peel :

“Philippe Alioth est un garçon à l’oreille fine : en écoutant quelques notes de synthés dans un bar parisien où je mixais en 2010, il a signé mon projet Theremynt, quelques mois plus tard, “Wonder” figurait sur une compilation du label Neopren dont il est à la tête. Enfin, peu après, je me retrouvais à Berlin derrière les platines du Festsaal de Kreuzberg en compagnie d’autres artistes pour la sortie de la compilation FEU: une de ces belles rencontres comme on en fait peu. Neopren, c’est aussi une esthétique transversale infusée par l’art contemporain et sa compagne l’artiste Tk Kim, enfin, pour parachever le tout, Phil a la collection de synthétiseurs la plus délirante qu’il m’ait jamais été donné de voir, tout ça méritait une petite interview…”

 

Qui es-tu Phil ?
Avocat et archéologue de formation, musicien de vocation, amoureux de synthés analogiques compositeur et producteur (pop-3, komsomol, lacrimosa, carlos peron, Dj hell, spartak, Blondes in space, Touch el arab, Barbara Gosza, etc etc etc), perdu en permanence entre la découverte de nouveaux horizons acoustiques entre les moog et les buchla et la simplicité d’une musique pop très kitsch et simplette genre “jupiter8 et 808”, Papa en plus, j’ai passé les 40 premières années de mon existence à me chercher moi même…

Quand as-tu commencé à faire de la musique électronique ?
Mon première orgue dans mon premier groupe plutot rock/wave à 12 ans; premier synthé (Moog Prodigy) à 13 ans, la décision de plaquer le groupe rock et me tourner vers un truc “2 synthés et une boite à rhythme” à 14 ans…

Pourquoi et quand avoir collectionner des synthétiseurs ? Qu’est-ce qui te motive par rapport à cet instrument en particulier ?
Un synthé, grand ou petit, reste un rêve d’enfance, une fascination absolue et inexplicable, un monde de merveilles, un chemin vers des découvertes sonores, des discussions interminables entre geeks, une grotte d’ali baba remplie de sons et mélodies surprenantes, un moyen de rajouter 10 dimension au schéma “rhythme/mélodie/harmonie”… Et une boîte à outils formidable pour faire toute sorte de tracks, plus minimal avec mes amis DJs, pop ou électro avec mes amis “musiciens”, bref, tout ce qui me passe par la tête…

Quels sont les producteurs que tu apprécies et qui peuvent t’avoir influencé parce qu’ils utilisent eux aussi des synthés?
Les musiciens qui m’ont fait découvrir ce monde, c’était Yello et “Starter” (groupe suisse méconnu du début des années 80), Giorgio Moroder (Midnight Express fut mon premier orgasme auditif en public lors d’une boum en 1982), Kraftwerk bien sur, Depeche Mode, DAF… Malgré le fait qu’il y ait énormément de bonne musique qui se fasse actuellement, je suis resté asez 80’s : tu me joues “Enola Gay” et je pars en transe…

[soundcloud url=”http://api.soundcloud.com/tracks/16983712″ params=”show_comments=true&auto_play=false&color=b1b1b1″ width=”100%” height=”81″ iframe=”false” /] Giorgio Moroder – Chase (Theme from Midnight Express)

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Kraftwerk – Computer Love

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OMD – Enola Gay

Parle nous un peu du label Neopren…
Neopren a démarré en 2006, en 2010 nous avons fusionné avec Schallbox records… Pourquoi un label à nous? pour pouvoir sortir des projets qui méritent d’être entendu et qui sont peut-être pas assez formatés club ou grand public, pour essayer de rajouter une dose de visuel, d’art vidéo (pas de VJing stricto sensu), d’étrangeté à cet univers club et électro qui a tendance à devenir formaté..

Comment vois-tu le futur pour ta collection de synthés ?
De temps en temps, si je trouve encore un exemplaire que je n’ai pas encore et qui me ravit au niveau du son, il risque de se retrouver dans mon studio afin de vivre en paix et sécurité auprès de ses camarades, pour être soigné comme il faut. Je compte continuer la musique avec ces machines, bien sûr, les productions, les nuits entières à expérimenter, je compte aussi rencontrer d’autres gens qui partagent cette passion, et qui aimeraient passer du temps avec notre équipe à produire leur musique…

Les artistes en signature que tu veux développer sur le label ?
Il y en a plein et j’en découvre tout le temps, pour l’actualité, l’album de Theremynt, puis celui d’Aube L, Komsomol, mais également des artistes vidéastes…

L’actu Neopren pour 2012 ?
Établir nos soirées Losing Control (musique & art vidéo) à Paris et Bâle, et Berlin, cet été, les Boats&Beats à Berlin ; nouvelle série de soirées à partir du mois d’aout sur une péniche à Bâle ; développer nos activités à Barcelone / Milan / Vienne. Un vaste work in progress en somme…

+ d’infos :

http://www.neopren-records.com

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