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Des sélections musicales entre fraîcheurs et pépites
Lorsque sort en 2001 Discovery, deuxième album de Daft Punk, les titres One More Time, et Harder, Better Faster Stronger s’imposent vite comme des hymnes. Passé quasiment inaperçu, le 11e morceau, Veridis Quo s’apparente à un savoureux mélange de Rondo Veneziano et de sauce électronique puissante chère au duo masqué. 9 ans plus tard, les français de Silicone Project lui offrent une seconde vie avec une cover tout simplement addictive. Tout aussi hypnotisantes, les deux autres pépites de cette fin de semaine causent une dépendance accrue…
Si Berlin était une femme, elle aurait les cheveux blonds vénitiens, le teint porcelaine et un style affirmé : lunettes de soleil rondes, pull gris chiné sur chemise boyfriend de rigueur, souriante mais fière, moderne et nostalgique. Dans ses oreilles, la deep house de Sasse, les bonnes ondes de Linnemayer & Tubais et les productions du label allemand Gomma qui réunit Peaches et The Phenomenal Handclap Band…
Pendant qu’Erol Alkan prépare un remix de Canon de Justice, le duo formé par Gaspard et Xavier s’apprête à partir en tournée. Aeroplane s’attèle à retravailler les envolées de Sail Away de The Rapture, qui a livré l’un des meilleurs albums l’an passé. Nicolas Jaar nous montre que son succès franchira la frontière entre 2011 et 2012 en livrant un nouveau titre inédit et fait chanter la fille de Demi Moore et Bruce Willis. Pendant que tout le monde rêve de Coachella, le plus grand festival musical et virtuel se déroule de façon hebdomadaire ici, dans les Pépites en mode off. Et dire que dans 50 numéros, ce sera déjà la centième…
Combustions musicales et potions chimiques bouillonnantes, les trois pépites musicales à découvrir aujourd’hui comme tous les vendredis depuis près de 50 numéros délivrent leur dose de bpm à la manière d’un appel d’air. La chambre avec vue de l’excellent duo Get a Room ! ouvre grand la fenêtre et dévoile sa plus belle vue sur New York avec un remix de Yacht ; quelques étages plus bas, Hannes Fischer injecte ce qu’il faut d’acidité électrique au titre de Gotye pendant que le londonien qui se cache derrière les 6 lettres de SBTRKT prépare une formule aussi cosmique que magique…
Le barbu aux cheveux longs (et bruns, pas l’autre aux cheveux blancs avec son bonnet rouge sur la tête) a, certes, poussé son premier cri un certain 25 décembre. Le mois d’avant, le même jour (mais évidemment pas la même année) ce fut le cas de John-John, fils de JFK et de Jackie Kennedy, en 1960 dans la capitale américaine. La vie de ce séducteur invétéré (amant de Madonna, de Sarah Jessica Parker et de Daryl Hannah) prendra fin tragiquement en juillet 1999 pendant un accident d’avion, alors qu’il devait se rendre sur l’île de Martha’s Vineyard pour le mariage de sa cousine. La sélection musicale de week-end ne vous évoquera ni sapins, ni souliers, ni dinde aux marrons ; elle s’écoutera humblement en son souvenir…
Épicuriennes du quotidien ou hédonistes (ἡδονή) occasionnelles, les trois pépites de cette (fin de) semaine sont un appel au plaisir et à la quête de bonheur perpétuelle. De désirs fugace en moments de jouissance, elles nous incitent à saisir l’instant précis où tout est possible : le présent. L’amour et le tragique se rencontrent dans le clip majestueux du dernier titre de Lana Del Rey Born to die. Miracles Club ajoute une pointe de romantisme avec Light of Love, sorti sur le label de Cut Copy. Et la vieille pépite délicieusement disco Starlight de Risqué nous fait danser pour oublier…
Dix ans après Mai 68, en pleine période disco, Giorgio Moroder signe le cultissime Chase sur la BO du film Midnight Express ; Chic appelle à la fête au son de I want your love ; et Saint Tropez nous dévoile une Belle de Jour langoureuse et sensuelle. Nous sommes en 1978, la new wave s’installe doucement avec Siouxsie & the Banshees et Joy Division. Retour sur une année riche musicalement, aussi festive que lascive…
Langoureuse comme un songe d’été en hiver, pernicieuse comme un serpent, ennivrante comme du Jaeggermeister en shot, énigmatique comme le prénom composé d’une sainte… L’obsession prend au corps et délivre en douceur des frissons intérieurs qui se muent en cris. Cette semaine, la trilogie musicale Les Pépites en mode off plongent dans le délire obsessionnel et dessinent une hantise en forme de triangle. A chaque extrémité : Glass Candy chez Italians do it better, Copyshop et Snem K. chez La dame Noir records et Marie Madeleine remixée par Jacques Renault…
Jour paradoxal par excellence, terminant la semaine alors qu’il est censée la commencer selon nos calendriers, le dimanche est le jour sacré pour ne rien faire – et s’en plaindre. A défaut de déprimer face au lundi qui arrive plus vite que prévu, voici trois morceaux festifs et cadencés, aussi chaleureux que ce jour du soleil, comme on pourrait traduire son équivalent anglais “Sunday”. Cette semaine, The Magician, Soul Clap, et Groove Armada aidés de Bryan Ferry viennent délivrer leurs bonnes ondes et leur concentré de chaleur en musique et en plus de 100 bpm…
L’horizon pour seule vue, le bruit des flots en trame de fond, l’odeur de l’iode et le rosé frais : aucun autre contexte ne se prête aussi bien à une escale musicale que celui d’une plage, été comme hiver. Avant d’entrer – pour de vrai – dans ce cliché carte-postale, place à trois petites pépites à savourer les pieds dans le sable : Matias Aguayo, Chromatics, et Holy Ghost! remixant Midnight Magic vous proposent une plage sonore disco et cosmique comme vous n’en verrez jamais d’autre.
Tellement abstrait mais toutefois efficace, l’exil que trouve l’homme dans la musique pourrait se résumer en une suite de mots. Une échappée belle. Un hasard fugueur. Une évasion sensorielle. Lâcher prise. Une douce rêverie. Une fugue en rythme. Une berceuse cadencée. Une extase intérieure. Les sons trouvent leur instant de gloire au sommet de l’échelle du plaisir sensoriel. En moins de 14 minutes, Marius, Turzi et Paradis vous font atteindre le Nirvana. Enclenchez le bouton play, vos pieds ne touchent déjà plus terre…