Aussi soudain qu’un tsunami, qu’un incendie en plein hiver ou qu’un selfie d’Afida Turner posté sur les réseaux sociaux, le Spritz a débarqué sur les comptoirs sans crier gare. Un peu à l’instar du brunch, il s’est mis à envahir notre espace social, virtuel ou réel, soulevant une question cruciale : pourquoi le quotidien des trentenaires s’articule-t-il autour du Spritz en fin de semaine et autour du brunch le dimanche ?
Que les choses soient claires. En définitive, je n’ai absolument rien contre le Spritz ni le brunch. À part que je n’aime pas spécialement l’amertume du bitter et que je ne mange pas de sucré-salé au réveil, encore moins des œufs, ni du bacon au lendemain d’une cuite . Mais bon, passons.
Spritz le nouveau cocktail “tendance” pour faire comme tout le monde. À boire en portant des Stan Smith.
La vraie question, c’est “pourquoi tout le monde, comme ça ?” D’où vient cette envie soudaine et inexpliquée de se mettre à boire le cocktail vénitien par excellence, qui ne coûte que dans les 3 euros en Italie, contre un beau billet de 10 en soirée dans notre cher pays ? Spritz, le nouveau mojito ? se demande Madame le Figaro. À croire que tous les adeptes du rhum payent leur abus et préférent tout naturellement se tourner vers l’Aperol / Prosecco. Logique.
Le mot “brunch” recense à lui seul 145 millions de résultats sur Google. Vous avez dit effet de masse ?
À son image, le brunch est devenue une mode Instagram, un réflexe dominical assez insensé, qu’on croirait presque inventé par les réseaux sociaux, pour les réseaux sociaux. Je me souviens de mes années lycée où mon prof d’anglais m’expliquait que le mot “brunch” venait de la contraction entre “breakfast” et “lunch” et qu’il s’agissait d’un repas “pratique” censé se dérouler à 13 heures, généralement après une grasse mat, parce qu’il est trop tard pour petit déjeuner et trop tôt pour déjeuner. Après avoir ridiculement volé Halloween aux ricains, voilà qu’en bons petits Frenchies, on vole le brunch à nos amis d’outre-Manche.
Mais bien évidemment, pas question de leur voler leur gelée ni les gigantesques chapeaux d’Elizabeth. On n’est pas cons non plus !
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.