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Le bon, la brute et Tarantino

Le bon, la brute et Tarantino

Le talent d’un réalisateur relève t il de son agilité à sans cesse se réinventer ? Avec Django Unchained, Taratino conserve les ingrédients qui font la recette du succès tout en innovant dans un registre qu’on ne lui connaissait pas : le western. Après Inglourious Basterds, il poursuit sa révision de l’histoire des États-Unis – cette fois l’esclavage – et met de nouveau en scène le génialissime Christoph Waltz, au côté de Jamie Foxx…

Âmes sensibles s’abstenir : qui dit Tarantino dit violence, certes, mais si le réalisateur se plaît à grossir le trait, il faudrait être crédule pour résumer son œuvre à ce seul terme. Comme dans la scène finale de Boulevard de la mort, les massacres en série ont ici encore quelque chose de profondément jouissif et salvateur. Après Inglourious Basterds, Tarantino revisite une fois de plus l’Histoire américaine en faisant prendre une revanche infaillible a ses victimes.

À son apogée, l’esthétique filmique de Tarantino passe ici par des scènes manichéennes. Effluves de sang rouge écarlate sur la blancheur immaculée de la neige ou sur un champ de fleurs rose pale… Au niveau visuel, le spectateur en prend pour son grade. La quête de liberté de Django se traduit par une évolution d’un corps nu et balafré à un héros à la droiture impeccable, posté sur la selle de son cheval et vêtu d’habits affriolants (le costume bleu électrique est mémorable). Pastiche et humour sont le grain de sel de la dérision, et dans le genre, les seconds rôles passent au premier plan : Leonardo DiCaprio confirme sa maturité d’acteur et Samuel L. Jackson, méconnaissable, excelle dans son jeu.

Comme à son habitude, Tarantino joue avec le spectateur en imposant des silences et des scènes longues et haletantes qui viennent cisailler le rythme soutenu de ces 2h40, qui peuvent a priori faire peur. Il réussit à injecter à notre esprit des scènes, des moments forts, parfois durs, le tout porté par une bande son impeccable (mention spéciale pour Ancora Qui, chanté par Elisa Toffoli).

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