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La semaine de… Violaine Schütz ● (4/5) Clubbing au Liban

La semaine de… Violaine Schütz ● (4/5) Clubbing au Liban

Passionnée par l’écriture et les pépites (qu’elles s’écoutent ou se portent), Violaine Schütz a fait de ses deux vocations son métier. Rédactrice en chef du Bonbon Nuit, chef de rubrique lifestyle chez Be (Lagerdere), journaliste pour Tsugi, Serge ou Redux (entre autres),, elle a également travaillé par le passé pour Elle, Rolling Stones, Trax et Grazia. Auteur d’un livre sur Daft Punk, elle a su imposer sa culture musicale qu’elle étoffe jour après jour et transmet lors de ses DJ sets de Paris à Moscou, en passant par l’Île Maurice et New Delhi. Cette semaine, elle prend les commandes de Madmoiselle Julie et nous propose quatre sujets éclectiques à son image. Aujourd’hui, place à son son dernier coup de cœur clubbing : le B018 à Beyrouth

Ce qu’en dit Violaine :

“Qui n’est jamais allé au B018 à Beyrouth n’a jamais clubbé. C’est une expérience totale. C’est au milieu de nulle part. On y va en voiture, ça prend du temps, puis on arrive sur une sorte de zone désaffectée qui a été rasée (le quartier s’appelle la Quarantaine, ça veut tout dire, et c’est en fait le site d’un massacre commis pendant la guerre en 1976) et on se demande où se trouve le club et si on ne s’est pas trompé d’adresse.

On y va à 3h du mat car le B018 est un lieu d’after (pas ouvert avant). C’est un bunker en sous-sol (désigné par Bernard Khoury et ouvert en 98) dont l’entrée est gardée par deux cerbères colossaux sosies libanais de Pascal Brutal. On entre et on descend des escaliers et là, le choc. Notre guide lors de notre venue (Serge Akl de l’office du tourisme) nous indique alors : « Tout ce qui se passe au B018 reste au B018 ». Dans un lieu tout noir (on ne voit presque pas les clubbers), les serveurs sont sapés en infirmiers et on danse pendant des heures sur des banquettes en forme de cercueil, comme si il n’y avait pas de lendemain, sur de la minimal mixée par un DJ aux faux airs de Ben Laden. Et au bout de plusieurs heures, le toit s’ouvre, et on lève les bras au ciel, sous les étoiles.

C’est là que les homos se sont embrassés pour la première fois au Liban et que plusieurs personnes ont embrassé leur premier copain/copine. Le Moyen-Orient s’y encanaille aspirés par la noirceur souterraine et les effluves de BPM. Il y règne un truc très fort, une ambiance : « dansons sous les bombes ». On sent que la guerre et la mort ont rôdé ici il y a peu, et des pulsions de vie se déchaînent sur le dancefloor. Il y a un peu la même liberté qu’à Berlin, poussée à son paroxysme.”

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