n présence d’un être, on dirait que ce ne sont pas tellement les paroles qui comptent, mais leur musique. Et que dire de la beauté des gestes, du mouvement des yeux et des lèvres ? Il y a comme une fascination qui met un voile entre vous et l’autre.” L’auteur Gilles Archambault aurait pu écrire ça en pensant à Lana. En quelques mois à peine, les réseaux sociaux se sont emparés du phénomène, alors que la jeune américaine qui semble tout droit venue des années 50 n’a encore sorti aucun album. Sur une musique classieuse et une voix mystérieuse, sombre et grave, Video Games a propulsé Lana del Rey sur le devant de la scène, telle un ovni, à la manière d’un Connan Mockasin en ce début d’année. Mais qui est-elle vraiment…?
Née Lizzie Grant
Avant Lana Del Rey, il y eut Lizzie Grant. Jeune américaine aux cheveux mi-longs blonds platine, rappelant vaguement Gwen Stefani à ses débuts, la chanteuse, avec son premier titre au style hésitant (“Kill Kill”) peine à convaincre. Certains ingrédients de la recette qui marchera plus tard sous le nom de Lana Del Rey sont déjà là : une attitude mélancolique, comme en témoignent ses clips “faits maison”, sortes de compilations vidéo de films amateurs dans lesquels elle se met en scène. D’autres, pas encore : ses lèvres repulpées, son look sexy de lolita aussi fatale qu’innocente, et un plan marketing finement étudié…
2011 : et Dieu créa Lana Del Rey
Août 2011. Pitchfork relaie la bonne parole musicale et nous prédit l’arrivée d’un ouragan aussi sexy que talentueux : Lana Del Rey. En guise d’accroche, une sublime pochette rétro, où la jeune blonde, entre look de poupée siliconnée et de lolita période Bilitis, porte une couronne de fleurs roses, yeux tristes et charbonneux.
Comparée à Cat Power pour le style langoureux et à Nancy Sinatra, version “gangsta”, Lana intrigue. Les garçons sont séduits, les filles perplexes. Mais en enclenchant Video Games, les doutes s’enfuient. Mélodie classieuse, voix langoureuse, un style particulier aussi mélancolique que pur… Certains la qualifient déjà de dauphine d’Amy Winehouse, sûrement pour le bruit qu’elle cause à chacune de ses apparitions. Pour sûr, une chose présage un bel avenir pour elle : elle est aussi adulée que critiquée. Le genre de sentence réservée aux plus grands…
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.