Ces deux filles-là ont du caractère à revendre, autant dans la vie que lorsqu’elles officient aux platines. Mélomanes averties, Valérie (aka Alcaline Jukeboxbabe) et Florence (aka Calamity Flow) revendiquent une vraie identité musicale à part. Bercées par le rock, la new wave et le post punk, elles ont fait déjà fait danser plus d’un dancefloor marseillais, de la Friche la Belle de Mai à Plaisir Collectif en passant par les festivals Aires Libres et Marsatac, ou parisiens (La Flèche d’or pour les 10 ans de Radio Grenouille ou La Féline, pour ne citer qu’eux). C’est donc tout naturellement qu’elles ont trouvé leur place sur Madmoiselle Julie pour nous proposer leur bande son idéale gorgée de pépites…
© Focale Creative pour collab’ SPOK vs BEEF Magazine France
Le/la dernier(e)…
Vinyle ou CD que vous avez acheté ?
Calamity Flow : Merde, ça remonte à loin ! Ça fait quelques années que je suis passée au MP3. Brian Eno je dirais !
Alcaline Jukeboxbabe : Dans un pack de vieux vinyles dénichés dans un dépôt-vente au bric a à brac improbable, deux trésors pour une somme plus que symbolique : les deux premiers albums de ALLEZ ALLEZ (“African Queen” et “Promises”), combo belge de funk blanc, assez rare à trouver (ou cher). Un jour de veine donc.
Découverte que vous avez aimée ?
Calamity Flow : Jean Pierre Decerf et Africaine 808 (j’arrive pas à me limiter à un seul choix).
Alcaline Jukeboxbabe : Cinq ans après sa sortie (mais mieux vaut tard bla bla bla), un vrai ravissement à l’écoute de KIMONOS et son unique LP éponyme : un duo japonais dont le “No Modern Animals” transpire la passion pour Talking Heads et dont “Mogura” ferait jerker une limace dans le coma.
Coup de gueule musical ?
Calamity Flow : Il y en a beaucoup : ces pseudos chanteurs français dont j’arrive pas à me souvenir leurs noms. Zaz par exemple !
Alcaline Jukeboxbabe : Pas envie de dire du mal de tel ou tel artiste : si je n’aime pas, je ne les écoute et ne les joue pas, c’est simple. Ce qui m’agace en revanche, ce sont les engouements soudains et massifs pour des artistes qui laissaient tièdes, voire carrément stoïques, quelques années en arrière les mêmes personnes. Pourtant leur musique n’a quasiment pas changé. Admettons que les gens ont changé d’oreille ? Donc comme il n’y a que les cons qui …. ce n’est plus un coup de gueule, mais un bravo à retardement (si la ferveur est sincère évidemment et pas juste une mouvance, une attitude). Là non plus je ne citerai pas de noms (de ces artistes / de ces nouveaux fans).
Live que vous avez aimé ?
Calamity Flow : Black Angels
Alcaline Jukeboxbabe : Cela remonte un peu mais tombée sous le charme du jeune texan KEVIN MORBY mutli-instrumentiste, multi-pistes sonores, muti-poétique programmé à Montevidéo par les filles du toujours découvreur B-SIDE Festival.
Clip que vous avez kiffé ?
Calamity Flow : Koudlam “See you all”. Complètement fou cette association musique/images !
Alcaline Jukeboxbabe : Alors là sans réfléchir, le magnifique clip filmé par Sam Kadz (dont je ne sais rien) pour “After they fall” de Geoffroy (Mugwump) featuring Circlesquare. L’image EST la musique : hautement sensitive, dénu(d)ée d’artifices, tout en clair-obscur, dansante en apesanteur, tactile, érogène.
Pochette qui vous a marquée ?
CalamityFlow : “La Perversita”. Collector qui coûte un max d’ailleurs
Alcaline Jukeboxbabe : La dernière qui m’est vraiment giflée date déjà de 2013 : c’est l’artwork en série limitée pour le 45T de Think Twice “The Creatures from the U.F.O. : un livret de trente pages écrit et dessiné par l’inégalable Macdara Smith (également voix et trompette du combo). Pas peu fière de détenir le 30ème sur 150 (acheté, je tiens à le souligner : la moindre des choses pour soutenir des artistes, d’autant plus des amis).
La chanson idéale pour…
Le bain
Calamity Flow : Warfield Spillers “Daddy’s Little Girl”. Douceur et sourire entre deux bulles.
Alcaline Jukeboxbabe : “Stop Bajon” de Tulio de Piscopo (tempo assez ralenti pour barboter et assez dansant toutefois pour faire guincher les bulles et chanter faux très fort).
La sieste
Calamity Flow : Pino Donaggio – “Telescope”. Erotique la sieste !
Alcaline Jukeboxbabe : “Relief” de Chris Garneau (découvert sur la première Sessun Songs Collection sélectionnée par Sundae et Guillaume Sorge)
Un petit déjeuner
Calamity Flow : Boards of Canada – “Satellite Anthem Icarus”. Réveil en douceur où on peut continuer à rêver.
Alcaline Jukeboxbabe : “Ocean Boy” le nouveau track des Mancuniens Ménage à Trois (programmés par Midi Festival cet été) : un petit déjeuner en terrasse en plein hiver, une peau de bête sur les jambes, les bras d’un amoureux autour du cou.
Une nuit d’ivresse
Calamity Flo : Suzanne Kraft – “Femme Cosmic” (douce ivresse pour moi).
Alcaline Jukeboxbabe : “It’s 1940 in this Room” de VoX LoW (déhanchement intense, proscrit avec une coupe de champagne à la main)
Une après-midi à la plage
Calamity Flow : Arcade Fire – “The Suburbs”. (Hawks Chilled Out remix) v2. Ce morceau me fait penser à l’été incontestablement !
Alcaline Jukeboxbabe : “Long Hot Summer” / The Style Council / définitivement.
Une insomnie
Calamity Flow : Quand on ne dort pas vaut mieux danser donc : Ryuichi Sakamoto et Robin Scott “The left Bank”. Ou Red Axes, la machine à rêver ! Là aussi impossible de me limiter à un morceau.
Alcaline Jukeboxbabe : Plus qu’une chanson, les 1h32 du LP “Talk to the sea” de l’italien Gigi Masin (sorti en 2014), compositeur qui a beaucoup inspiré des groupes comme Tarwater et To Rococo Rot. Et si on jamais ne s’endort toujours pas, au moins, on rêve.
Un adieu
Calamity Flow : Poni Hoax “Life in a new motion”. La mélancolie de ce morceau m’achève.
Alcaline Jukeboxbabe : Naturellement “Je suis venue te dire que je m’en vais” mais la version, selon moi très réussie, de Jo Lemaire & Flouze en 81.
Un je t’aime
Calamity Flow : Elvis Costello “I want you”. Facile !
Alcaline Jukeboxbabe : Un classique qui a fait ses preuves, “I Want You” de Marvin Gaye, la chanson 2 en 1 pour dire je t’aime et j’ai envie de toi.
Un chagrin
Calamity Flow : “La Ritournelle” de Tellier. Il m’est impossible de l’écouter… Ce morceau me rappelle une vieille histoire d’amour interdit…
Alcaline Jukeboxbabe : “Pretty Day” de Marie Moor, parce que la noirceur absolue est plus douce sur une comptine presque enfantine.
Le groupe ou l’artiste…
Que vous écouterez jusqu’à votre dernier souffle
Calamity Flow : Bowie et Gainsbourg (mes deux amours).
Alcaline Jukeboxbabe : Prince, s’il n’en restait qu’un, tous ses albums et toutes ses productions, mais de 1979 à 1989 uniquement.
Qui vous a donné envie de faire de la musique
Calamity Flow : Bowie à 5 ans, Gainsbourg à 15 et Patti Smith à 25 ans.
Alcaline Jukeboxbabe : enfin d’en jouer en tous cas, c’est le morceau “How Much Are They” de Jah Wobble (PIL) avec les deux timbrés de CAN Jaki Liebezeit et Holger Czukay.
Qui symbolise votre adolescence
Calamity Flow : Led Zepp
Alcaline Jukeboxbabe : Grand Master Flash qu’on écoutait sur le ghetto blaster de rigueur dans la cour du collège (ceci étant du à mon grand âge !)
Le prochain…
Concert que vous irez voir
Calamity Flow : ESG, j’en rêve !
Alcaline Jukeboxbabe : Ça fait des années que je fais des incantations pour que COM TRUISE soit programmé dans le coin mais même dans sa tournée annoncée en Europe, il semble zapper la France. Snif.
Album que vous attendez avec impatience
Calamity Flo : Alain Chamfort – Le meilleur d’Alain Chamfort (versions revisitées).
Alcaline Jukeboxbabe : Un prochain EP ou LP de VEX RUFFIN chez Stone Throw Records.
Morceau que vous allez enclencher après toutes ces questions
Calamity Flow : Alan Shearer “Sons of the snake”. Dernière trouvaille !!!
Alcaline Jukeboxbabe : “Spaticus Autisticus” de IAN DURY : parfait pour se motiver à passer en cuisine… oui je danse aussi avec des couteaux 😉
Plus d’infos :
➽ Indiscipline sur Facebook
➽ Sur Mixcloud : Alcaline Jukeboxbabe / Calamity Flow
Le 17 Décembre dès 19h :
Indiscipline en DJ set à l’Afterdocks (Docks Village)
➽ Event Facebook ici
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.