(NDLR : En journalisme, un éditorial est un article qui reflète la position ou bien le point de vue de l’éditeur ou de la rédaction sur un thème d’actualité.)
Je me souviens, c’était il n’y a pas si longtemps. Quatre ou cinq ans tout au plus. Peut-être même que l’an dernier, ils étaient encore là. Je ne sais plus trop bien. Il faut dire qu’on est rarement sobres en de telles circonstances.
Comme chaque année donc, après le champagne, les petits fours, après les discussions, les résolutions, les non-résolutions et les non-discussions, après les décomptes et les final countdown, les feux d’artifices ou les fêtes sans artifices, voilà qu’en une seconde, une minute au plus, le monde bascule d’une année sur l’autre.
Alors qu’en réalité, rien ne bouge (comme “le vin blanc sur le vin rouge”, il faudra s’en souvenir pour l’an prochain). Mais voilà.
Cette année, ce ne sont pas les effets de certains mélanges alcoolisés qui m’ont le plus perturbée.
Cette année, à minuit,
les réseaux téléphoniques n’étaient pas saturés.
Alors, qu’en fin de compte, on s’y étaient tous faits à cette idée d’attendre le 2, ou la vraie vie, encore mieux, pour se souhaiter tout un tas de trucs, plus ou moins utiles d’ailleurs (“et la santé, surtout, hein”).
C’était presque devenu une habitude ça, les SMS de bonne année avec accusé de réception : “échec d’envoi”.
Rappelez-vous, il y avait…
les prévoyants qui préféraient envoyer leurs gentils textos à 23H30/45 ;
les têtus, qui insistaient en posant comme la statue de la liberté sur le bord du balcon en clamant que “ça capte mieux comme ça” ;
les chanceux qui envoyaient 10 sms bourrés à leur(s) ex(ssss) en réalisant finalement, le lendemain, que Dieu merci, ils n’avaient pas atteint leur destinataire ;
ou ceux encore, qui attendaient 23 h 58 pour passer leur unique coup de fil du réveillon et qui, comme les joueurs du loto, espéraient que cette seule fois serait la bonne.
J’avoue, cette année, j’ai été déçue de constater que la terre entière ne s’envoyait plus de textos de bonne année. C’est sur Facebook ou Snapchat que le facteur a sûrement décidé de passer.
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.