FKA Twigs, l’art et la manière

22 octobre 2014

éritable révélation de 2014, Tahliah Barnett de son vrai nom, est sortie de l’anonymat en quelques mois à peine. Ancienne danseuse et figurante dans des clips, elle s’est fait un (sur)nom, FKA Twigs, crédibilisé par la sortie d’un excellent premier album, LP, à la production léchée signée Dev Hynes (aussi connu sous le nom de Blood Orange, également producteur de Solange), Clams Casino ou Sampha, l’un des collaborateurs de SBTRKT.

Allure troublante

Tout chez la nouvelle diva de la pop / r&b est étudié à la loupe, de ses piercings à sa coiffure et jusqu’à ses accroche-cœur. Avec son look qui emprunte tantôt aux codes du hip-hop américain, qu’elle agrémente d’accessoires minutieusement choisis et follement excentriques, elle pourrait aussi bien faire penser à la regrettée Aaliyah, pour le côté streetwear sexy, qu’à Björk, pour le côté décalé et barré.

Mais loin d’être enfermée dans des cases, FKA Twigs est aussi originale qu’elle en est intrigante, avec ses yeux ronds et sa bouche en cœur. Un visage de poupée parfaitement symétrique qui transpire d’étrangeté, comme dans le clip de Water Me…

Le perfectionnisme à son paroxysme

Numéro un des les charts anglais et américains (catégorie albums indie pour les premiers et albums électroniques pour les seconds), ce premier album a reçu l’excellente note de 8,8/10 sur la référence Pitchfork. Le perfectionnisme se ressent dans chacun de ses titres, et même jusque sur la couverture de ce LP1.

D’une main de maître – et sûrement très bien entourée –, la Britannique ne laisse aucune place au hasard. Tout est contrôlé, retenu, contenu… Poupée vaudou, limite kawai, dansant avec une extrême précision et des gestes saccadés voire robotiques, FKA Twigs ne paraît presque plus humaine.

Le titre le plus réussi de ce premier disque est sans conteste Two Weeks, par ailleurs illustré par un magnifique clip signé Nabil Elderkin, auquel on doit d’autres vidéos pour Foals, Kanye West, Lana Del Rey, Seal ou Frank Ocean.