ans son dernier roman, Oona & Salinger, paru aux éditions Grasset, Frédéric Beigbeder délaisse quelque peu le cynisme et le thème de la décadence qu’on lui connaît pour se consacrer à deux êtres qui le fascinent. Outre l’écrivain JD Salinger, qu’il avait tenté de rencontrer (en vain), il livre le portrait touchant d’une femme, Oona O’Neill, connue aussi sous son nom d’épouse : Oona Chaplin.
S’il y a bien quelque chose à retenir de ce nouveau livre de celui que l’on aime (beaucoup) ou que l’on déteste (facilement), c’est bien que, pour une fois, Beigbeder délaisse son récit à la première personne, mettant de côté les descriptions de soirées de beuverie et de rails de coke sniffés sur les capots de voiture, pour livrer une vraie déclaration d’amour à la belle Oona. Cette jeune femme, “avec la grâce d’Audrey Hepburn, la timidité d’Adjani, qui crève l’écran”, comme il la décrit lui-même, illustre avec son immense sourire et ses yeux rieurs, la couverture de son roman.
“Elle aurait pu avoir un immense destin de star de cinéma”, continue Beigbeder (en interview sur le plateau de Laurent Ruquier, en pleine promo de ce nouveau livre). Dès les premières lignes, il la décrit comme une femme influente, buvant des Vodkatini dans les clubs enfumés de New York, de celles que l’on surnomme aujourd’hui “it girls”. Fille de l’auteur Eugene O’Neill, prix Nobel dans les années 1930, elle se rêve actrice mais n’y parviendra jamais vraiment. Un espoir mort né qui scintille de toute évidence dans ses yeux.
Elle épousa Charlie Chaplin en 1943 et eut 8 enfants avec lui. Mais, ce que l’on sait moins, c’est l’idylle qu’elle vécut avec JD Salinger, l’auteur de L’Attrape-cœurs, une idylle que Beigbeder place au centre de son œuvre — et qu’il se plait d’imaginer, de rêver, de fantasmer. Au final, ne serait-ce pas Beigbeder lui-même qui serait tombé amoureux d’elle… ?
Charlie Chaplin & Oona
Plus d’infos :
➽ Le roman Oona & Salinger de Frédéric Beigbeder
➽ Oona, le grand amour de Chaplin sur Le Figaro Magazine
