La polyvalence ne fait pas peur à Eva Peel. DJ, journaliste (pour Trax puis Tsugi), blogueuse, créatrice de We Love Art en 2002, passionnée de chineries – qu’il s’agisse de disques, de vêtements, ou de mobilier –, elle expose également à la Galerie Moretti à Paris. Dans cet univers féminin, la musique tient une place prépondérante dans sa vie comme dans son travail. Son goût pour l’électronique va de pair avec celui du son vintage : elle collabore avec Béatrice Ardisson pour les compilations Paris Dernière et mixe régulièrement dans de prestigieux lieux parisiens, comme le Ritz. Derniers projets en date : le maxi Silenzio de son duo Theremynt voyage pop plein de synthés aériens ; et Temporary Lab, un concept de soirées mêlant fooding et musique en live. Pour cette première semaine de Mars, elle prend les commandes de Madmoiselle Julie et nous propose 5 sujets qui lui tiennent à cœur. Aujourd’hui, elle nous présente son expo coup de cœur au Centre Pompidou, “Danser sa vie”…
Ce qu’en dit Eva Peel :
Les pièces les plus fortes de l’expo se situent à la fin, en gros à partir des années 70, car elles sont plus en résonance avec mon propre travail. Il y a une vidéo d’une pièce de Jan Fabre, très physique et sensorielle inspirée en droite ligne du travail des antropomorphies de Klein qui est superbe, et dans les dernières salles en bonne adepte de la culture du dancefloor une vidéo splendide d’Ange Leccia tiré du film Saturday Night Fever (le traitement graphique de l’image est incroyablement beau, espèce d’ode au disco décalé).
Enfin les photos deau club Ostgut à Berlin, où on voit Ricardo Villalobos et des tas de gens qui me sont familiers, ça me rappelle cette ville que j’adore et l’ambiance unique de ses clubs. Cette expo est puissante car danse, musique et arts visuels montrent qu’ils peuvent s’interpénétrer.”
Ange Leccia Saturday Night Fever • Andy Warhol Dance Diagram
sadora Duncan, la pionnière de la danse moderne, a inspiré le nom de l’exposition “Danser sa vie”. Parmi les œuvres qui ont marquées Eva au Centre Pompidou, celle de Jan Fabre sur laquelle j’ai décidé de me focaliser aujourd’hui. Ce dessinateur belge, également sculpteur, metteur en scène et chorégraphe, y dévoile son œuvre théâtrale de 2004, Quando l’uomo principale è una donna. On y voit la danseuse Lisbeth Gruvvez, au corps recouvert d’huile, une mise en scène rappelant “l’action painting” d’Yves Klein. Jonglant avec la peinture qui tombe de bouteilles suspendues, cette déesse de la danse évoque à travers son art les métamorphoses. Ici, la danse s’apparente à un rituel aussi sacré que sensuel…
Jan Fabre Quando l’uomo principale è una donna
Exposition Danser sa vie
Centre Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
Jusqu’au 2 avril 2012 • de 11h à 21 / nocturne jusqu’à 23h le jeudi
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Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.